Le leurre des heures supplémentaires
Sarkozy nous l'avait promis : travaillons plus, nous gagnerons plus.
Mais ce projet de détaxation des heures supplémentaires présenté par Jean-Louis Borloo, ministre de l'Economie et de l'Emploi, cache de nombreux effets pervers.
Parlons plutôt d'inefficacité et d'incertitudes. En effet, cette mesure n'aura pas pour effet de créer de nouveaux postes de travail.
Et le salarié a-t-il le choix ? Car si un employeur fait pression pour que son employé fasse plus d'heures, le salarié refuse-t-il ? Et est-il payé en conséquence ?
N'oublions pas que tout le monde ne souhaite pas travailler plus ! Les 35 heures n'ont-elles pas permis à la majorité d'avoir plus de temps à consacrer à ses loisirs, sa famille ?
Quid des fonctionnaires ? Sont-ils concernés par cette réforme ? Si oui, de quelle manière ?
Et qu'en est-il des salariés à temps partiel ?
Manque de chance, ceux-là ne font pas d'heures supplémentaires mais des heures complémentaires. Ce qui écarterait de la réforme de Sarkozy 18 % des salariés (près de 4 millions de personnes).
D'autre part, le manque à gagner pour la Sécurité sociale est estimé entre 2 à 5 milliards selon le niveau d'allégement et le succès remporté par la mesure. Où Sarkozy compte-t-il trouver cet argent ? Le "trou" de la Sécu, qu'en fait-il ?
Au final, ce dispositif bénéficierait surtout aux employeurs. C'est pourquoi Sarkozy avait promis de déduire les heures supplémentaires du revenu imposable aux salariés.
Ajoutons que si elle est instaurée, la mesure risque de chambouler le droit du travail.
Alixte